Poésie cambodgienne
Ici, peu importe la région (Ratanakiri, Sihanouk ville, Siem Reap et Angkor), les papillons ont une frappante inconstance dans leur mode de déplacement. Ils ne volent pas comme chez nous. Leurs larges ailes leur donnent une portance supérieure. Ils volent à l'économie, de façon désinvolte. Là où les nôtres s'activent dans de multiples battements pour se sustenter, eux se contentent de planer par à-coups, nonchalement. Des papillons à moteur diesel cyclothymique. Leur "robe" n'a rien d'exceptionnel, seul leur vol accapare l'attention. Comme indécis, il rejoint en cela, par une sorte de mimétisme comique, la démarche désarticulée des bipèdes cambodgiens.
La Cambodgienne en pyjama et sans fard,
Bardée d’une serviette foulard,
Avance les pieds à neuf heures et quart,
Braillant d’une voix de canard,
Tongues et chaussettes couplées au hasard,
La démarche chaloupée, histoire de n’être pas trop en retard.